Bouguereau traite le thème de l’Amour

Au delà du mythe d’Amour et Psyché, William Bouguereau est un peintre français adepte des sujets mythologiques et allégoriques. Vous pouvez trouver sur le site JStor, un article en anglais issu du volume 16 n°3 de la revue « Brush and Pencil« . À travers cet article pour le moins élogieux vous pourrez découvrir la peinture de Bouguereau. Ainsi, il peint une série de tableaux consacrés au thème de l’amour, et il apparaît que les personnages que nous y trouvons aient un lien avec notre mythe d’Amour et Psyché.

Tout d’abord, les deux tableaux Amour avec épine et Amour mouillé  présentent le personnage d’Amour seul. Contrairement aux tableaux où le papillon est présent et que nous avons étudié dans l’article Bouguereau peint le baiser de l’amour, le mythe de Psyché n’est pas signifié.

Cupidon avec une épine, William Bouguereau, 1894

Cupidon avec une épine, William Bouguereau, 1894

Cependant, il apparaît que Bouguereau respecte une certaine iconographie traditionnelle, qui remonte à l’Antiquité, et qui connut de nombreuses modifications depuis la Renaissance ; nous avons étudié ce phénomène à travers trois articles : le premier consacré à la reprise des mythes antiques à la Renaissance, le deuxième concernant l’interprétation iconographique par les peintres de la Renaissance italienne et le dernier concernant la continuité iconographique au cours du XVIIème et XVIIIème siècles.

Amour, répond donc dans ces deux tableaux aux canons iconographiques traditionnels, mais il apparaît que Bouguereau en ait fait sa propre interprétation. Si l’on comprend aisément ce que veut signifier le tableau représentant amour avec une épine dans le pied, c’est bien moins le cas pour Amour mouillé.

Mais le personnage d’Amour n’est pas le seul à avoir fait l’objet d’une interprétation allégorique. En effet, Bouguereau a peint à plusieurs reprises la figure de Psyché, au sujet amoureux.
Les deux femmes de ces tableaux empruntent en effet les traits sous lesquels Bouguereau a choisi de représenter Psyché dans son tableau de 18.. (mettre lien et date).

Rêve de printemps, William-Adolphe Bouguereau, 1901

Rêve de printemps, William-Adolphe Bouguereau, 1901

De ce tableau, et L’éveil de l’Amour, le thème reste l’amour. Mais Bouguereau a choisi de représenter Psyché et non directement Amour. Elle est entourée de petits anges, des putti, dont nous avons étudié la signification dans l’article sur la Renaissance. Ainsi, la présence de ces anges, qui empruntent l’iconographie du personnage d’Amour, sont ici présent  pour souligner le thème amoureux du tableaux.  Même si le sujet de ces tableaux n’est pas à proprement parler une représentation du mythe d’Amour et Psyché, il le sous entend fortement. Nous vous renvoyons pour cela à notre article sur l‘iconographie de ce mythe , et à  l’ouvrage L’espace de l’Eros: Représentations textuelles et iconiques étudié dans ce même article.

Pour conclure, il nous faut écarter une confusion bien souvent rencontrée au sujet d’un tableau :

Flora et Zephyr, William Bouguereau, 1875

Flora et Zephyr, William Bouguereau, 1875

En effet, ce tableau est souvent interprété comme représentant le mythe d’amour et Psyché, en partie à cause de la présence d’ailes de papillons. Mais, ces ailes ne sont pas portées par la femme, mais par l’homme. Cette incohérence par rapport à l’iconographie traditionnelle du mythe  et sa symbolique, nous a interpellée. Après un certain nombre de recherches, ils apparaît que les deux personnages ne sont pas Amour et Psyché mais deux autres figures mythologiques : Zéphyr et Flora.
Si le Dieu Zéphyr est un protagoniste du mythe de Psyché, il semble tout de même que l’épisode représenté par Bouguereau dans ce tableau ne soit sans rapport avec ce dernier. Hormis peut être le fait qu’il représente l’amour entre deux jeunes personnages mythologiques.

Amour et Psyché, illustration d’un mythe

L'Amour et Psyché, François-Edouard Picot, 1817

L’Amour et Psyché, François-Edouard Picot, 1817

Le mythe d’Amour et Psyché a été souvent utilisé par les artistes, que ce soit en peinture, en sculpture ou même en tapisserie. Il permet de représenter un couple amoureux : une femme d’une grande beauté accompagné d’un dieu. Faisant l’objet de nombreuses interprétations, ce mythe permet d’évoquer des sujets tels que l’amour véritable, le mariage, la séparation des amants et les épreuves à surmonter pour retrouver l’être aimé. Il permet également aux artistes de réaliser des œuvres empreintes d’une grande sensualité et d’un érotisme certain.

Pour bien aborder l’iconographie d’Amour et Psyché, nous vous conseillons l’ouvrage L’espace de l’Eros : Représentations textuelles et iconiques sous la direction d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur de Littérature contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne) et de Angelika Schober (professeur en Lettres et Sciences Humaines à l’université de Limoges), rassemblant les actes du colloque du même titre s’étant déroulé du 26 au 28 mai 2005. A la page 34 du livre numérique (dont certaines parties ne sont malheureusement pas consultables en ligne), vous trouverez le chapitre De la tapisserie à la peinture : le didactisme de l’image au sujet de la légende de Psyché et Cupidon où est retracé l’histoire du thème d’Amour et Psyché en art avec une série d’exemples représentatifs. On y apprend par exemple que l’épisode de la découverte d’Eros par Psyché connaît un grand succès en Europe depuis la Renaissance.

Psyché découvre Éros, Benedetto Luti, 1720

Psyché découvre Éros, Benedetto Luti, 1720

L’iconographie du baiser d’Amour et Psyché est également très usitée. Le programme multimédia réalisé par le musée du Louvre en décembre 2010 : Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, autour de la sculpture d’Antonio Canova permet de s’en rendre compte. On trouvera également des tableaux tels que Psyché et l’Amour de François Gérard, ou Amour et Psyché enfants de William-Adolphe Bouguereau.

Sur son blog anglais Visions of Whimsy, une jeune diplômée de Licence en Littérature anglaise, films et télévisions (University of Queensland) a écrit un article intitulé The Story of Eros and Psyche où elle liste bon nombre d’œuvres de toutes époques autour de la représentation de ce mythe. Elle illustre de cette manière le mythe, épisode par épisode, de diverses peintures et gravures.

Sur notre Flickr, vous trouverez différents albums rassemblants des représentations du mythe d’Amour et Psyché, que ce soit des œuvres du XIXe siècle présentants l’histoire du couple, puis plus spécifiquement les œuvres de William-Adolphe Bouguereau. En complément, vous trouverez également la série The Story of Psyche de Maurice Denis datant du  début du XXe siècle.

La représentation de Psyché en peinture

Peinture à l'huile,71x119.5cm de William Bouguereau réalisée en 1890, collection privée. Représentation du mythe d'Amour et Psyché enfants. Le baiser.

Amour et Psyché enfants, William-Adolphe Bouguereau, 1890

Quand la figure d’Amour/Eros est relativement fluctuante au fil du temps, celle de Psyché n’admet que peu ou pas de variation. Plus que l’évolution de son iconographie, c’est davantage la représentation même de la femme en peinture qui va se modifier au fil des siècles. C’est donc dans les Métamorphoses (ou l’Âne d’or) d’Apulée (auteur berbère du IIe siècle avant J.-C.) qu’est intégré le Conte d’Amour et Psyché. Psyché, la femme dont Amour est tombé amoureux et qu’il épouse par la suite, est parfois représentée seule, mais de préférence en compagnie de son époux Amour.

Dans ce Recueil d’Antiquités de Antoine Mongez (archéologue et historien de l’art du XVIIIe siècle) et Marie Joséphine Angélique Mongez (sa femme artiste peintre) paru en janvier 1804 chez Agasse, on trouve en particulier quelques paragraphes consacrés à Amour et Psyché (page 10).

Dans l’ouvrage sous la direction d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur de Littérature contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne) et de Angelika Schober (professeur en Lettres et Sciences Humaines à l’université de Limoges) rassemblant les actes du colloque consacré à l’Espace de l’Eros : représentations textuelles et iconiques (26 au 28 mai 2005), on trouve un chapitre intitulé De la tapisserie à la peinture : le didactisme de l’image au sujet de la légende de Psyché et Cupidon (page 35). Est abordé naturellement la question de la représentation de Psyché dans les arts, que ce soit en sculpture, peinture ou tapisserie.

Le programme multimédia réalisé par le musée du Louvre en décembre 2010 : Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, permet de retracer l’histoire de Psyché à partir de ses nombreuses représentations.

Plus que l’épouse d’Amour, Psyché est également la personnification de l’âme et est associée au papillon (en grec « Psukhê«  signifie « papillon » ). C’est pour cette raison qu’elle est souvent représentée avec des ailes de papillon ou avec un papillon comme on peut le voir dans les œuvres suivantes : Le réveil de Psyché (salon de 1904) de Guillaume Seignac et Psyché ; elle revient des enfers rapportant à Vénus la boîte qui lui a donnée Proserpine (salon de 1859) de Paul-Alfred de Curzon.

Néanmoins, elle est parfois également représentée seule et sans ses ailes de papillon. Dans ces cas-là, seul le titre du tableau permet souvent l’identification. C’est le cas dans Psyché abandonnée (1795) de Jacques-Louis David ou dans cet autre tableau de William-Adolphe Bouguereau :

Psyché, William-Adolphe Bouguereau, 1892, huile sur toile, 65 x 107 cm, collection privée

Psyché, William-Adolphe Bouguereau, 1892

Mais l’iconographie la plus fréquente est toujours celle où Amour/Eros est présent à ses côtés, qu’elle ait ou non ses ailes de papillon. Etant le seul amour du Dieu, il est difficile de faire erreur. On pourra prendre en exemple L’Amour et Psyché (1817) de François-Edouard Picot et Psyché et l’Amour (salon de 1798) de François Gérard.

Cependant, la confusion avec le couple Zéphyr/Flore est parfois faite à cause des ailes de papillon de Zéphyr, notamment dans Flora et Zephyr (1875) de William-Adolphe Bouguereau, intitulée parfois à tort Amour et Psyché.

Pour davantage d’illustrations, nous vous renvoyons aux albums Amour et Psyché par Bouguereau et Amour et Psyché au XIXe siècle présents sur notre Flickr.

La redécouverte des mythes antiques à la Renaissance

Le Moyen-Age, dans le cadre de la représentation mythologique peut être considéré comme une période de déclin,puisque l’histoire de ces dieux païens est  mise de côté, au profil de sujets religieux.

C’est à partir du XIVème siècle qu’un certain nombre d’auteurs redécouvrent et reprennent ces textes antiques ; ils parviennent à les remettre au goût du jour en les réinterprétant à travers le prisme des dogmes chrétiens. Ce lien entre culture médiévale et nouvelle lecture des écrits antiques est étudié par Bernard Ribémont (Professeur d’Histoire littéraire médiévale à l’Université d’Orléans) dans son article « l’Ovide moralisée et la tradition encyclopédique médiévale » paru en 2002 dans la revue Cahiers de recherches Médiévales et Humanistes. Ce texte, l’Ovide Moralisée, ainsi que la tradition littéraire qui en naîtra sera une source d’inspiration pour les artistes de la fin du Moyen-Age et de la Renaissance. Un second ouvrage important du genre est à citer, la Généalogie des Dieux païens de Boccace (écrivain italien du XIVème siècle), paru entre 1347 et 1360, dont une traduction française numérisée est disponible sur la plate-forme Gallica de la Bibliothèque Nationale de France.

Ensuite, c’est durant les siècles dit de la « Renaissance », en Italie particulièrement, que cette relecture et redécouverte des textes Antiques est complétée par les dogmes humanistes et  néoplatonistes, ainsi que par un certain nombre de découvertes archéologiques contemporaines. (les deux définitions en liens renvoient au site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)

Un ouvrage d’André Chastel (Historien de l’Art français, spécialiste de la Renaissance italienne) a été consacré à cette thématique de l’Art et de l’Humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique, dont un article résumant les principales thématiques est disponible sur l’Encyclopédia Universalis, publié par Martine VASSELIN (Agrégée de lettres modernes et titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Art des Temps modernes). A noter que les articles de cette plate-forme sont en accès restreint.

Enfin, un dossier est consultable sur le site consacré à l’histoire de l’art, Histoiredelart.net, par Thomas Greiss. Il traite justement ici, du  »nouveau langage » artistique adopté à la Renaissance, abandonnant les  »codes » médiévaux. Est de plus soulignée ici l’importance, dans l’évolution constatée, du contexte social et économique, ainsi que des innovations techniques, durant cette période.

Nous verrons que le mythe d’Amour n’a pas fait exception à la règle, et connu une  »renaissance » artistique importante, à partir des XIVème et XVème siècle. Une nouvelle fois, un article de l’encyclopedie Universalis, en accès restreint, permet d’aborder le traitement de l’Amour dans l’Art depuis la Renaissance, publié par George Brunel ( Agrégé de lettres et conservateur des objets d’art des églises de la Ville de Paris).

De plus, pour résumer tout cela, un document est disponible sur le site de l’académie de Strasbourg, traitant de l’Humanisme et la Renaissance, compte rendu issu d’un stage Capes Interne (2008-2009).

Pour aller plus loin, un article de Daniel Arasse (Historien de l’Art français, spécialiste de la Renaissance et de l’Art italien) étudie l’influence de cette nouvelle perception du monde sur l’art de la Renaissance italienne, à travers la redécouverte et réutilisation des symboles antiques.

 

Amour dans l’Antiquité

Pour commencer, nous pouvons reprendre le texte d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges), L’espace d’Eros : représentation textuelle et iconique dans lequel est traitée, en première partie, la représentation d’Eros dans l’antiquité, plus particulièrement chez les Étrusques.

C’est dès le Vème siècle avant J.C. que Eros connaît une représentation fleurissante et abondante dans l’art grec.

Eros

Eros, statuette en terre cuite, entre Ier et IVème siècle

Il est représenté nu, ailé, enfant ou adolescent, conformément aux différentes sources mythologiques.

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Eros, ephèbe volant, env. 200 à 180 av. J.-C.

Il apparaît dans l’art antique, plus particulièrement entre le Vème siècle avant J.C. et le IIIème siècle après J.C., sous forme de reliefs, statuettes ou sculptures. En consultant notre galerie Flickr, dans l’album consacré à la représentation d’Amour dans l’Antiquité, vous pourrez trouver un certain nombre de ces spécimens, représentatifs de la période.

De plus, il est parfois accompagné de sa mère Venus, comme dans cette mosaïque du Ier-IIème siècle après J.C., sous l’apparence d’un petit enfant ailé comme sur cette mosaïque datée du Ier-IIème siècle et conservée au Louvre. 

Ou bien paré des attributs de Vénus, tel que le miroir, en simple référence à sa filiation, comme sur cette statuette en terre cuite de 40 av. J.-C. : Eros portant un miroir ouvertOn peut, de même, le trouver accompagné de son frère Antéros.

Eros et Anteros

Eros et Anteros, entre IIIeme et Ier siècle avant J.C.

Il est possible ensuite de consulter sur le site du Musée Louvre la notice d’un médaillon de 250-200 avant J.C, exposé dans la section des antiquités grecques, romaines et étrusques, qui apporte un certain nombre de précisions concernant la période hellénistique, le sujet représenté, la technique employée et la fonction de cet objet.

Pour finir, les photos des oeuvres présentes au musée du Louvre étant protégées, il est uniquement possible de consulter ces oeuvres sur place ou sur le site du Cartel du Louvre. On peut remarquer, rien qu’à travers cette collection, que le personnage d’Amour, Eros ou Cupidon, fût une source d’inspiration importante pour les artistes grecs, romains et étrusques. En effet, rien qu’au Musée du Louvre, près de 50 objets, très divers, représentent le dieu, seul ou faisant partie d’un groupe. Vous trouverez sur notre Flickr, un album rassemblant des représentations dAmour dans l’Antiquité.

Qui est Amour ?

L’identité d’Amour est fluctuante ; en effet, il est attaché d’une part, selon les légendes les plus anciennes, à la personnalité d’Eros, dieu né du chaos primitif. C’est Hésiode, poète grec du VIIIème siècle avant JC,  qui présente ce dieu primordial dans son ouvrage les Théogonies. Sur ce site consacré à la mythologie , est disponible une traduction du passage dans lequel Hésiode décrit, par le Chaos, la création des premiers Dieux, d’après la traduction de Claude Terreaux (professeur agrégé de lettres classiques), livre paru en septembre 1995 aux Editions Arléa.

Ensuite, un article a été consacré à la figure d’Eros dans les Théogonies par Fabienne Blaise, Professeur en langue et littérature grecques à l’Université Charles deGaulle-Lille 3.

Cependant, la tradition la plus courante assimile Amour au fils de Vénus, déesse de l’Amour et de la Beauté. Il est aussi appelé Cupidon.

Toujours sur le site dédié à la mythologie, cette filiation est expliquée sur la page consacrée à Vénus (ou Aprhrodite, pour les Grecs)

Quoiqu’il en soit, ce Dieu, de par sa symbolique et son rôle au sein de la mythologie, connu une multitude de représentations depuis l’Antiquité. Il serait donc impossible pour nous de faire une liste exhaustive de ces oeuvres.

Un ouvrage général est disponible sur le sujet, dont seuls certains extraits sont disponibles en version numérique sur google books, publié par Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges) intitulé L’espace de l’Eros : représentations textuelles et iconiques. Leur champ d’étude est cependant élargi à  »l’Espace de l’Eros », qui signifie pour les auteurs, l’espace consacré, dans les écrits et arts visuels, à toute la dimension amoureuse et sexuelle, des Étrusques au Xxeme siècle.

Il apparaît malgré tout que Eros, Amour ou encore Cupidon, quelque soit la source, soit le Dieu dédié par la mythologie antique à l’Amour, et  ses représentations dans l’Art, au fil des siècles, connaissent un certain nombre de similitudes que nous allons tenter de cerner par la suite.

Les reprises littéraires du mythe d’Amour et Psyché

Au fil des siècles, le mythe d’Eros et Psyché a inspiré de nombreux auteurs (P. Louÿs, La Fontaine,…), poètes, particulièrement du XIXème siècle, (J. Keats, V. De Laprade, W. Morris,…), et a connu des adaptations au théâtre, dont celle de Molière et Corneille.

Une liste des oeuvres littéraires traitant du mythe est disponible sur la page Wikipédia consacrée à Psyché.

Pour finir, voici quelques liens qui permettent d’étudier et de comprendre les différentes adaptations du mythe dans la littérature, sur le modèle de la version d’Apulée :

Toujours sur le site de la Bibliotheca Classica Selecta (site créé par deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain), est disponible une étude comparative entre les écrits d’Apulée et le poème de La Fontaine, par Maud André, professeur au collège du Christ-Roi. Vous pouvez lire le poème en question, presque un roman, Les Amours de Psyché et Cupidon de La Fontaine dans sa version numérisée.

Il existe ensuite un ouvrage d’Henri Lemaître (bibliothécaire et directeur adjoint de l’Institut scientifique des recherches économiques et sociales à partir de 1934), publié en 1939, sur le mythe de Psyché dans la littérature française, des origines à 1890, dans le volume 16 des « Etudes de littérature étrangère et comparée », dont aucune version électronique n’est disponible.

Le Mythe d’Amour et Psyché par Apulée

Le mythe d’Eros et Psyché apparaît, pour la première fois dans la littérature, au sein de l’ouvrage d’Apulée, Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Pour cela, il est utile de présenter le site à partir duquel nous avons réuni les principales sources de cet article : deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain (en Belgique) ont créé en 1992 un site, La Bibliotheca Classica Selecta, qui « se veut une introduction aux études classiques, destinée prioritairement aux étudiants de lettres classiques et d’histoire ancienne, accessoirement à tous ceux qui s’intéressent au monde gréco-romain antique et aux civilisations qui l’entourent ». Sont ainsi étudiés ici un certain nombre d’oeuvres et d’auteurs classiques grecs, latins et orientaux.

Le site nous livre tout d’abord un article présentant Apulée, auteur du IIeme siècle après JC, et son ouvrage le plus fameux Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Apulée est qualifié ici de « personnage singulier et attachant, qui avait les yeux grands ouverts et s’intéressait à tout, aux sciences, à la philosophie, à la religion, à la magie aussi ».
En effet, cette dernière est très présente dans son ouvrage puisque c’est ainsi, par magie, que le principal protagoniste des Métamorphoses sera changé en âne. Sous cette forme, il va vivre toute une série d’aventures, mêlant de nombreux personnages et de nombreux récits parallèles, attachés au sujet principal par différents procédés ; rendant l’oeuvre très complexe.

C’est pourquoi, en avril 1997 dans le cadre d’un cours sur les auteurs latins, est présentée par Sandra Mangouby, (Aspirante au Fond National de la Recherche Scientifique, Faculté de Philosophie et Lettres de Louvain) une étude de la structure de l’ouvrage. Elle paraît dans la Folia Electronica Classica , Numéro 2 de juillet-décembre 2001, revue électronique du site.
Plus précisément, le rôle et la place du conte d’Amour et Psyché seront abordés ici ( I – A)).

Ensuite nous pouvons trouver sur ce site la traduction complète, en français, du mythe.

Pour finir sur Apulée, nous vous proposons deux articles abordant des problématiques sous-jacentes au récit des Métamorphoses :

La femme et l’animalité dans les Métamorphoses : Dans ce texte de Géraldine Puccini-Delbey (agrégée de Lettres Classiques et professeur de littérature latine française), publié dans la revue Anthropozoologica (2001, N°33/34) du Museum d’Histoire Naturelle, est abordée la problématique de l’image de la femme, du parallèle sous entendu par Apulée entre animalité et féminité tout au long du récit.
Psyché est assimilée par l’auteur à la femme « humaine », vertueuse par excellence (rationnelle) corrompue par ses soeurs, qui réveillent en elle sa curiosité et la conduisent à sa perte.

Le thème de l’esclavage :
Cet article, écrit par Jacques Annequin, spécialiste de l’Antiquité, paru dans la revue « Dialogue de l’Histoire ancienne », volume 24 en 1998, et en consultation sur la plate-forme Persée, aborde la récurrence du thème de l’esclavage dans l’ouvrage d’Apulée.