La représentation de Psyché en peinture

Peinture à l'huile,71x119.5cm de William Bouguereau réalisée en 1890, collection privée. Représentation du mythe d'Amour et Psyché enfants. Le baiser.

Amour et Psyché enfants, William-Adolphe Bouguereau, 1890

Quand la figure d’Amour/Eros est relativement fluctuante au fil du temps, celle de Psyché n’admet que peu ou pas de variation. Plus que l’évolution de son iconographie, c’est davantage la représentation même de la femme en peinture qui va se modifier au fil des siècles. C’est donc dans les Métamorphoses (ou l’Âne d’or) d’Apulée (auteur berbère du IIe siècle avant J.-C.) qu’est intégré le Conte d’Amour et Psyché. Psyché, la femme dont Amour est tombé amoureux et qu’il épouse par la suite, est parfois représentée seule, mais de préférence en compagnie de son époux Amour.

Dans ce Recueil d’Antiquités de Antoine Mongez (archéologue et historien de l’art du XVIIIe siècle) et Marie Joséphine Angélique Mongez (sa femme artiste peintre) paru en janvier 1804 chez Agasse, on trouve en particulier quelques paragraphes consacrés à Amour et Psyché (page 10).

Dans l’ouvrage sous la direction d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur de Littérature contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne) et de Angelika Schober (professeur en Lettres et Sciences Humaines à l’université de Limoges) rassemblant les actes du colloque consacré à l’Espace de l’Eros : représentations textuelles et iconiques (26 au 28 mai 2005), on trouve un chapitre intitulé De la tapisserie à la peinture : le didactisme de l’image au sujet de la légende de Psyché et Cupidon (page 35). Est abordé naturellement la question de la représentation de Psyché dans les arts, que ce soit en sculpture, peinture ou tapisserie.

Le programme multimédia réalisé par le musée du Louvre en décembre 2010 : Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, permet de retracer l’histoire de Psyché à partir de ses nombreuses représentations.

Plus que l’épouse d’Amour, Psyché est également la personnification de l’âme et est associée au papillon (en grec « Psukhê«  signifie « papillon » ). C’est pour cette raison qu’elle est souvent représentée avec des ailes de papillon ou avec un papillon comme on peut le voir dans les œuvres suivantes : Le réveil de Psyché (salon de 1904) de Guillaume Seignac et Psyché ; elle revient des enfers rapportant à Vénus la boîte qui lui a donnée Proserpine (salon de 1859) de Paul-Alfred de Curzon.

Néanmoins, elle est parfois également représentée seule et sans ses ailes de papillon. Dans ces cas-là, seul le titre du tableau permet souvent l’identification. C’est le cas dans Psyché abandonnée (1795) de Jacques-Louis David ou dans cet autre tableau de William-Adolphe Bouguereau :

Psyché, William-Adolphe Bouguereau, 1892, huile sur toile, 65 x 107 cm, collection privée

Psyché, William-Adolphe Bouguereau, 1892

Mais l’iconographie la plus fréquente est toujours celle où Amour/Eros est présent à ses côtés, qu’elle ait ou non ses ailes de papillon. Etant le seul amour du Dieu, il est difficile de faire erreur. On pourra prendre en exemple L’Amour et Psyché (1817) de François-Edouard Picot et Psyché et l’Amour (salon de 1798) de François Gérard.

Cependant, la confusion avec le couple Zéphyr/Flore est parfois faite à cause des ailes de papillon de Zéphyr, notamment dans Flora et Zephyr (1875) de William-Adolphe Bouguereau, intitulée parfois à tort Amour et Psyché.

Pour davantage d’illustrations, nous vous renvoyons aux albums Amour et Psyché par Bouguereau et Amour et Psyché au XIXe siècle présents sur notre Flickr.

Amour aux XVIIe-XVIIIeme siècles

Nous allons uniquement retenir ici, d’après l’article de George Brunel (conservateur des objets d’art des églises de la Ville de Paris), Amour, sur l’Encylopédie Universalis, que durant les siècles qui suivirent la Renaissance, la représentation d’Amour connût une certaine simplification concernant sa portée symbolique.

 »A l’époque des Lumières, la joie et le malheur, l’ivresse sensuelle et l’extase mystique ne s’expriment plus par les détours de langage qui plaisaient aux hommes de la Renaissance et de l’âge classique »

Les artistes de ces XVIIème et XVIIIème siècles s’inspirèrent donc, tout en les simplifiant, des oeuvres de la Renaissance (voir l’article sur le mythe d’Amour dans la peinture renaissante), qui elles-même puisaient leur inspiration dans l’iconographie antique.

François Boucher, par exemple, reprend en 1742 le thème de l’éducation du Dieu.

Un dossier consacré à cet artiste roccoco est disponible sur le site de l’Académie de Strasbourg, écrit par Aurélie Martin-Chrismann et Paul-Henri Clavier (professeurs au Lycée Pasteur de Strasbourg). Il présente un certain nombre de ses oeuvres, dont « l’Education de l’Amour », dans lesquelles, lorsqu’elles ont attrait à un thème mythologique, la présence de Cupidon est récurrente.

Amour apparaît parfois aussi adolescent comme dans le tableau de Bartolomeo Manfredi :

ManfrediMarsCupid

Le Châtiment d’Amour, Bartolomeo Manfredi, 1605 – 1610

Il peut de même être représenté accompagné de son frère et opposé, Anteros ; avec qui il se dispute, enfant, comme dans la sculpture d’Alessandro Algardi (1630), ou par qui il est parfois puni une fois adulte, comme a choisi de le représenter le peintre Sebastiano Ricci en 1706 dans La Punition d’Amour.

Une notice de la première oeuvre, représentant Eros et Anteros se battant enfant  est disponible ( en anglais) sur le site de la Collection Lichtenstein, où il est conservé, et apporte un certain nombre d’informations concernant l’antagonisme de ces deux personnages.

Les groupements de putti sont de même repris par les artistes : à la mode roccoco pour Jean-Honoré Fragonard.

Essaim d'Amours, Fragonard

Essaim d’Amours, Jean-Honoré Fragonard, 1766

‘Belle omelette… fricassée d’anges » Denis Diderot, Critique du Salon de 1767

Pour finir, le peintre Eustache Le Sueur, en 1646-1647, peint un cycle sur l’histoire d’Amour, pour l’hôtel Lambert à Paris, maintenant conservé au Louvre et consultable sur le site du Musée.

‘l’un des cycles les plus complets racontant l’histoire de l’Amour » Georges Brunel.

Ainsi, le personnage du Dieu de l’Amour semble, durant ces siècles se prêter parfaitement, à la fois à la violence et l’agitation baroque, lorsqu’il incarne la passion amoureuse ; ainsi qu’à la douceur et la mièvrerie des oeuvres roccoco.

Amour au Louvre

Le personnage d’Amour a beaucoup inspiré les artistes.

Au Musée du Louvre, sont présentes un grand nombre d’œuvres en lien avec ce Dieu. Vous pouvez donc consulter ces oeuvres, classées selon leur localisation dans le musée, sur le cartel ; on trouve donc quelque 207 œuvres, dont le titre contient les termes  »Eros » ou  »Cupidon », allant de l’Antiquité au XIXème siècle.

De plus, le Musée a consacré un parcours à l’Amour, intitulé ‘‘Maudite Aphrodite, Histoire d’amours mythiques » , à travers certaines sculptures du Musée :

– étape 02 du parcours en question :

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L’Amour, Antoine-Denis Chaudet, Musée du Louvre

La notice complète de cette oeuvre, en dehors du parcours, est disponible sur le site du Musée du Louvre. Amour est représenté offrant une rose à un papillon, et fait ainsi référence au seul amour d’Amour : Psyché. Mais au-delà de cela, ce geste symbolise le grand paradoxe du sentiment amoureux :

« le papillon qui se laisse séduire par la rose de l’Amour symbolise l’âme, en grec, Psyché : déjà prisonnière de l’Amour, l’âme en ressent bientôt les tourments plus que les plaisirs »

Psyché fait aussi partie du parcours consacré par le musée puisque deux sculptures s’attachent au mythe de Cupidon et Psyché.

–  étape 03 du même parcours

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Zéphyr et Psyché, Henri-Joseph RUTXHIEL, 1814

– étape 11

Amour dans l’art de la Renaissance

Pour aborder ce sujet, nous allons partir de l‘article de Georges Brunel sur l’Amour, plus particulièrement de l‘extrait sur les représentations de l’Amour dans l’Art occidental. Cet article étant en accès restreint sur l’Encyclopédie Universalis, nous allons tenter de reprendre chacun des termes abordés, tout en les illustrant.

Pour l’auteur, Amour est à la fois un personnage déterminé, un dieu, fils de Vénus, mais aussi une  »personnification d’une notion abstraite et intemporelle ». Ceci aboutit donc, à la représentation d’un personnage Amour, ou de personnages, les Amours, qui signifient tous le thème amoureux de l’oeuvre. Ces derniers sont aussi appelés putti (littéralement,  »petits enfants ») et empruntent l’iconographie du dieu Amour.

Les putti les plus connus sont certainement ceux de la Madone Sixtine de Raphaël : ce sont deux jeunes enfants ailés.

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Madone Sixtine (détail), Raphaël, 1513-1514, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde

Un article (payant) sur la plate-forme Cairn info, est consacré par Bertrand Prévost (Professeur d’Histoire de l’art à l’Université de Bordeaux), à ce sujet, intitulé ‘‘La Danse des Putti », publié dans la Revue Critique, n°68, 2004.

En ce qui concerne la représentation du Dieu Amour, les artistes se sont confrontés à une certaine difficulté :

  »Comment prêter à l’Amour des émotions ou des traits de caractère particuliers, alors qu’il est l’incarnation de la plus puissante des passions ? »

Ainsi, Cupidon apparaîtra dans les tableaux (au sujet  »profane ») où le thème est l’amour, avec sa mère ou d’autres Dieux ; par exemple dans le tableau de Botticelli, Le Printemps 

Le Printemps, Sandro Botticelli, 1482

Le Printemps, Sandro Botticelli, 1482

Ici il est accompagné de sa mère Vénus et des trois Grâces, sur la gauche. Ces dernières, suivantes de la Déesse, sont réputées comme étant les  »éducatrices » d’Amour. L’article Wikipédia consacré à cette oeuvre apporte quelques informations supplémentaires pertinentes sur Cupidon, ainsi que sur l’ensemble du tableau.

 Ceci  nous permet d’aborder le second thème à travers lequel les artistes de la Renaissance ont choisit de représenter le Dieu : l’Education d’Amour.

L'éducation de l'Amour, le Corrège

L’éducation de l’amour, Le Corrège, vers 1525

Ce tableau possède un pendant, qui se trouve au Louvre, Vénus et Cupidon découverts par un satyre, dont la notice est disponible sur le site du Musée, et qui illustre bien la complexité iconographique des tableaux de la Renaissance, dont l’auteur George Brunel dit qu’elle se simplifiera à partir du XVIIème siècle.

Dans un autre tableau fondé sur ce thème, l‘Education de l’Amour par Titien, nous pouvons voir Venus en train de bander les yeux d’Amour. Pour comprendre cette interprétation, l’attribution d’un bandeau à l’Amour dans un certain nombre de représentations, un article sur la plate-forme Persée est disponible, intitulé Le Couple divin ou l’éducation de l’amour dans les masques Jonsoniens, paru en 1987, dans le volume 25 de la Revue de la société d’études anglo-américaines des XVII-XVIII siècles. L’auteur ici, Marie-Claude CANOVA-GREEN (Ancien Professeur de littérature à la Sorbonne-Nouvelle et au Goldsmith College de Londres), aborde différentes problématiques attachées à cette éducation de l’Amour, dans les Arts, chez Titien par exemple, partant de l’interprétation par le dramaturge du XVIIIème siècle Bejamin Jonson.

En effet, il apparaît que les artistes aient donc recours, tout comme leurs contemporains écrivains, à une moralisation du thème mythologique (voir article sur la redécouverte des mythes antiques). Pour George Brunel il s’agit de la dimension  »sacrée » de la représentation de l’Amour dans l’Art. Les tableaux vu précédemment à titre d’exemple de sujets profanes, ne sont pas nécessairement exclut de ce champ de représentation puisque leur portée symbolique est en fait reliée à des dogmes religieux principalement.

Nous pouvons prendre comme exemple un tableau où cette dimension est plus évidente , l’oeuvre de Titien : Amour Sacré et Amour Profane.

Ou encore, Cupidon se plaignant à Vénus, de Lucas Cranach l’Ancien, où l’artiste entend prévenir des risques de la luxure.

Ainsi, les artistes de la Renaissance sont parvenus à remettre au goût du jour le mythe d’Amour, s’inspirant de l’iconographie antique (voir l’article sur Amour dans l’Antiquité) tout en l’incorporant à une tradition moralisante, humaniste et platonicienne ; ils furent tant inspirés par ce thème qu’il nous serait impossible de faire encore une fois une liste exhaustive des oeuvres traitant du sujet.

En revanche, toujours sur le site du Louvre, nous pouvons trouver un certain nombres d’oeuvres, consacrées à Amour, dans les salles consacrées à la peinture italienne.

Amour dans l’Antiquité

Pour commencer, nous pouvons reprendre le texte d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges), L’espace d’Eros : représentation textuelle et iconique dans lequel est traitée, en première partie, la représentation d’Eros dans l’antiquité, plus particulièrement chez les Étrusques.

C’est dès le Vème siècle avant J.C. que Eros connaît une représentation fleurissante et abondante dans l’art grec.

Eros

Eros, statuette en terre cuite, entre Ier et IVème siècle

Il est représenté nu, ailé, enfant ou adolescent, conformément aux différentes sources mythologiques.

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Eros, ephèbe volant, env. 200 à 180 av. J.-C.

Il apparaît dans l’art antique, plus particulièrement entre le Vème siècle avant J.C. et le IIIème siècle après J.C., sous forme de reliefs, statuettes ou sculptures. En consultant notre galerie Flickr, dans l’album consacré à la représentation d’Amour dans l’Antiquité, vous pourrez trouver un certain nombre de ces spécimens, représentatifs de la période.

De plus, il est parfois accompagné de sa mère Venus, comme dans cette mosaïque du Ier-IIème siècle après J.C., sous l’apparence d’un petit enfant ailé comme sur cette mosaïque datée du Ier-IIème siècle et conservée au Louvre. 

Ou bien paré des attributs de Vénus, tel que le miroir, en simple référence à sa filiation, comme sur cette statuette en terre cuite de 40 av. J.-C. : Eros portant un miroir ouvertOn peut, de même, le trouver accompagné de son frère Antéros.

Eros et Anteros

Eros et Anteros, entre IIIeme et Ier siècle avant J.C.

Il est possible ensuite de consulter sur le site du Musée Louvre la notice d’un médaillon de 250-200 avant J.C, exposé dans la section des antiquités grecques, romaines et étrusques, qui apporte un certain nombre de précisions concernant la période hellénistique, le sujet représenté, la technique employée et la fonction de cet objet.

Pour finir, les photos des oeuvres présentes au musée du Louvre étant protégées, il est uniquement possible de consulter ces oeuvres sur place ou sur le site du Cartel du Louvre. On peut remarquer, rien qu’à travers cette collection, que le personnage d’Amour, Eros ou Cupidon, fût une source d’inspiration importante pour les artistes grecs, romains et étrusques. En effet, rien qu’au Musée du Louvre, près de 50 objets, très divers, représentent le dieu, seul ou faisant partie d’un groupe. Vous trouverez sur notre Flickr, un album rassemblant des représentations dAmour dans l’Antiquité.

Qui est Amour ?

L’identité d’Amour est fluctuante ; en effet, il est attaché d’une part, selon les légendes les plus anciennes, à la personnalité d’Eros, dieu né du chaos primitif. C’est Hésiode, poète grec du VIIIème siècle avant JC,  qui présente ce dieu primordial dans son ouvrage les Théogonies. Sur ce site consacré à la mythologie , est disponible une traduction du passage dans lequel Hésiode décrit, par le Chaos, la création des premiers Dieux, d’après la traduction de Claude Terreaux (professeur agrégé de lettres classiques), livre paru en septembre 1995 aux Editions Arléa.

Ensuite, un article a été consacré à la figure d’Eros dans les Théogonies par Fabienne Blaise, Professeur en langue et littérature grecques à l’Université Charles deGaulle-Lille 3.

Cependant, la tradition la plus courante assimile Amour au fils de Vénus, déesse de l’Amour et de la Beauté. Il est aussi appelé Cupidon.

Toujours sur le site dédié à la mythologie, cette filiation est expliquée sur la page consacrée à Vénus (ou Aprhrodite, pour les Grecs)

Quoiqu’il en soit, ce Dieu, de par sa symbolique et son rôle au sein de la mythologie, connu une multitude de représentations depuis l’Antiquité. Il serait donc impossible pour nous de faire une liste exhaustive de ces oeuvres.

Un ouvrage général est disponible sur le sujet, dont seuls certains extraits sont disponibles en version numérique sur google books, publié par Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges) intitulé L’espace de l’Eros : représentations textuelles et iconiques. Leur champ d’étude est cependant élargi à  »l’Espace de l’Eros », qui signifie pour les auteurs, l’espace consacré, dans les écrits et arts visuels, à toute la dimension amoureuse et sexuelle, des Étrusques au Xxeme siècle.

Il apparaît malgré tout que Eros, Amour ou encore Cupidon, quelque soit la source, soit le Dieu dédié par la mythologie antique à l’Amour, et  ses représentations dans l’Art, au fil des siècles, connaissent un certain nombre de similitudes que nous allons tenter de cerner par la suite.

Les reprises littéraires du mythe d’Amour et Psyché

Au fil des siècles, le mythe d’Eros et Psyché a inspiré de nombreux auteurs (P. Louÿs, La Fontaine,…), poètes, particulièrement du XIXème siècle, (J. Keats, V. De Laprade, W. Morris,…), et a connu des adaptations au théâtre, dont celle de Molière et Corneille.

Une liste des oeuvres littéraires traitant du mythe est disponible sur la page Wikipédia consacrée à Psyché.

Pour finir, voici quelques liens qui permettent d’étudier et de comprendre les différentes adaptations du mythe dans la littérature, sur le modèle de la version d’Apulée :

Toujours sur le site de la Bibliotheca Classica Selecta (site créé par deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain), est disponible une étude comparative entre les écrits d’Apulée et le poème de La Fontaine, par Maud André, professeur au collège du Christ-Roi. Vous pouvez lire le poème en question, presque un roman, Les Amours de Psyché et Cupidon de La Fontaine dans sa version numérisée.

Il existe ensuite un ouvrage d’Henri Lemaître (bibliothécaire et directeur adjoint de l’Institut scientifique des recherches économiques et sociales à partir de 1934), publié en 1939, sur le mythe de Psyché dans la littérature française, des origines à 1890, dans le volume 16 des « Etudes de littérature étrangère et comparée », dont aucune version électronique n’est disponible.

Amour et Psyché, un conte oral

Les différents aspects et leçons du mythe d’Amour et Psyché sont récurrents dans la tradition orale. On retrouve en effet de nombreux contes narrant l’union d’un dieu ou tout autre être surnaturel et d’une femme mortelle. Amour et Pysché n’est autre que l’histoire d’un couple qui s’unit et se sépare pour mieux se retrouver. Pour avoir accédé à l’amour éternel, les deux jeunes mariés doivent faire face aux épreuves du mariage et se montrer méritants.

Sur le portail de revues en sciences humaines et sociales Cairn.info, on trouve un article intitulé Le conte d’Eros et Psyché dans la littérature orale par Anna Angélopoulos, psychanalyste et spécialiste du conte, paru dans le numéro 75 de la revue Topique (psychanalyse et anthropologie) où sont évoqués les différents contes appartenant à cette tradition de l’histoire d’Amour et Psyché. L’auteur démontre au fil des exemples que les grands thèmes et symboliques de ce mythe resurgissent régulièrement dans les contes et récits populaires afin d’en transmettre les leçons et enseignements : les épreuves du mariage, les pérégrinations de l’âme pour atteindre l’immortalité, l’initiation à la sexualité, l’amour face à la mort.

En complément, nous pourrons lire un autre article sur le même site, écrit par Jean Perrot, linguiste français du XXe siècle, pour le numéro 198 de la revue Diogène (février 2002) : Du Papillon, Contes et fables pour les enfants du XVIIe siècle à nos jours où il est question de la figure du papillon, symbole de l’âme humaine et insecte attaché à Psyché. On notera par ailleurs que dans de très nombreuses oeuvres, Amour est représenté avec un papillon ou Psyché elle-même possède des ailes de papillon.

Le Mythe d’Amour et Psyché par Apulée

Le mythe d’Eros et Psyché apparaît, pour la première fois dans la littérature, au sein de l’ouvrage d’Apulée, Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Pour cela, il est utile de présenter le site à partir duquel nous avons réuni les principales sources de cet article : deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain (en Belgique) ont créé en 1992 un site, La Bibliotheca Classica Selecta, qui « se veut une introduction aux études classiques, destinée prioritairement aux étudiants de lettres classiques et d’histoire ancienne, accessoirement à tous ceux qui s’intéressent au monde gréco-romain antique et aux civilisations qui l’entourent ». Sont ainsi étudiés ici un certain nombre d’oeuvres et d’auteurs classiques grecs, latins et orientaux.

Le site nous livre tout d’abord un article présentant Apulée, auteur du IIeme siècle après JC, et son ouvrage le plus fameux Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Apulée est qualifié ici de « personnage singulier et attachant, qui avait les yeux grands ouverts et s’intéressait à tout, aux sciences, à la philosophie, à la religion, à la magie aussi ».
En effet, cette dernière est très présente dans son ouvrage puisque c’est ainsi, par magie, que le principal protagoniste des Métamorphoses sera changé en âne. Sous cette forme, il va vivre toute une série d’aventures, mêlant de nombreux personnages et de nombreux récits parallèles, attachés au sujet principal par différents procédés ; rendant l’oeuvre très complexe.

C’est pourquoi, en avril 1997 dans le cadre d’un cours sur les auteurs latins, est présentée par Sandra Mangouby, (Aspirante au Fond National de la Recherche Scientifique, Faculté de Philosophie et Lettres de Louvain) une étude de la structure de l’ouvrage. Elle paraît dans la Folia Electronica Classica , Numéro 2 de juillet-décembre 2001, revue électronique du site.
Plus précisément, le rôle et la place du conte d’Amour et Psyché seront abordés ici ( I – A)).

Ensuite nous pouvons trouver sur ce site la traduction complète, en français, du mythe.

Pour finir sur Apulée, nous vous proposons deux articles abordant des problématiques sous-jacentes au récit des Métamorphoses :

La femme et l’animalité dans les Métamorphoses : Dans ce texte de Géraldine Puccini-Delbey (agrégée de Lettres Classiques et professeur de littérature latine française), publié dans la revue Anthropozoologica (2001, N°33/34) du Museum d’Histoire Naturelle, est abordée la problématique de l’image de la femme, du parallèle sous entendu par Apulée entre animalité et féminité tout au long du récit.
Psyché est assimilée par l’auteur à la femme « humaine », vertueuse par excellence (rationnelle) corrompue par ses soeurs, qui réveillent en elle sa curiosité et la conduisent à sa perte.

Le thème de l’esclavage :
Cet article, écrit par Jacques Annequin, spécialiste de l’Antiquité, paru dans la revue « Dialogue de l’Histoire ancienne », volume 24 en 1998, et en consultation sur la plate-forme Persée, aborde la récurrence du thème de l’esclavage dans l’ouvrage d’Apulée.