Pour aborder ce sujet, nous allons partir de l‘article de Georges Brunel sur l’Amour, plus particulièrement de l‘extrait sur les représentations de l’Amour dans l’Art occidental. Cet article étant en accès restreint sur l’Encyclopédie Universalis, nous allons tenter de reprendre chacun des termes abordés, tout en les illustrant.
Pour l’auteur, Amour est à la fois un personnage déterminé, un dieu, fils de Vénus, mais aussi une »personnification d’une notion abstraite et intemporelle ». Ceci aboutit donc, à la représentation d’un personnage Amour, ou de personnages, les Amours, qui signifient tous le thème amoureux de l’oeuvre. Ces derniers sont aussi appelés putti (littéralement, »petits enfants ») et empruntent l’iconographie du dieu Amour.
Les putti les plus connus sont certainement ceux de la Madone Sixtine de Raphaël : ce sont deux jeunes enfants ailés.
Un article (payant) sur la plate-forme Cairn info, est consacré par Bertrand Prévost (Professeur d’Histoire de l’art à l’Université de Bordeaux), à ce sujet, intitulé ‘‘La Danse des Putti », publié dans la Revue Critique, n°68, 2004.
En ce qui concerne la représentation du Dieu Amour, les artistes se sont confrontés à une certaine difficulté :
»Comment prêter à l’Amour des émotions ou des traits de caractère particuliers, alors qu’il est l’incarnation de la plus puissante des passions ? »
Ainsi, Cupidon apparaîtra dans les tableaux (au sujet »profane ») où le thème est l’amour, avec sa mère ou d’autres Dieux ; par exemple dans le tableau de Botticelli, Le Printemps
Ici il est accompagné de sa mère Vénus et des trois Grâces, sur la gauche. Ces dernières, suivantes de la Déesse, sont réputées comme étant les »éducatrices » d’Amour. L’article Wikipédia consacré à cette oeuvre apporte quelques informations supplémentaires pertinentes sur Cupidon, ainsi que sur l’ensemble du tableau.
Ceci nous permet d’aborder le second thème à travers lequel les artistes de la Renaissance ont choisit de représenter le Dieu : l’Education d’Amour.
Ce tableau possède un pendant, qui se trouve au Louvre, Vénus et Cupidon découverts par un satyre, dont la notice est disponible sur le site du Musée, et qui illustre bien la complexité iconographique des tableaux de la Renaissance, dont l’auteur George Brunel dit qu’elle se simplifiera à partir du XVIIème siècle.
Dans un autre tableau fondé sur ce thème, l‘Education de l’Amour par Titien, nous pouvons voir Venus en train de bander les yeux d’Amour. Pour comprendre cette interprétation, l’attribution d’un bandeau à l’Amour dans un certain nombre de représentations, un article sur la plate-forme Persée est disponible, intitulé Le Couple divin ou l’éducation de l’amour dans les masques Jonsoniens, paru en 1987, dans le volume 25 de la Revue de la société d’études anglo-américaines des XVII-XVIII siècles. L’auteur ici, Marie-Claude CANOVA-GREEN (Ancien Professeur de littérature à la Sorbonne-Nouvelle et au Goldsmith College de Londres), aborde différentes problématiques attachées à cette éducation de l’Amour, dans les Arts, chez Titien par exemple, partant de l’interprétation par le dramaturge du XVIIIème siècle Bejamin Jonson.
En effet, il apparaît que les artistes aient donc recours, tout comme leurs contemporains écrivains, à une moralisation du thème mythologique (voir article sur la redécouverte des mythes antiques). Pour George Brunel il s’agit de la dimension »sacrée » de la représentation de l’Amour dans l’Art. Les tableaux vu précédemment à titre d’exemple de sujets profanes, ne sont pas nécessairement exclut de ce champ de représentation puisque leur portée symbolique est en fait reliée à des dogmes religieux principalement.
Nous pouvons prendre comme exemple un tableau où cette dimension est plus évidente , l’oeuvre de Titien : Amour Sacré et Amour Profane.
Ou encore, Cupidon se plaignant à Vénus, de Lucas Cranach l’Ancien, où l’artiste entend prévenir des risques de la luxure.
Ainsi, les artistes de la Renaissance sont parvenus à remettre au goût du jour le mythe d’Amour, s’inspirant de l’iconographie antique (voir l’article sur Amour dans l’Antiquité) tout en l’incorporant à une tradition moralisante, humaniste et platonicienne ; ils furent tant inspirés par ce thème qu’il nous serait impossible de faire encore une fois une liste exhaustive des oeuvres traitant du sujet.
En revanche, toujours sur le site du Louvre, nous pouvons trouver un certain nombres d’oeuvres, consacrées à Amour, dans les salles consacrées à la peinture italienne.