Amour dans l’art de la Renaissance

Pour aborder ce sujet, nous allons partir de l‘article de Georges Brunel sur l’Amour, plus particulièrement de l‘extrait sur les représentations de l’Amour dans l’Art occidental. Cet article étant en accès restreint sur l’Encyclopédie Universalis, nous allons tenter de reprendre chacun des termes abordés, tout en les illustrant.

Pour l’auteur, Amour est à la fois un personnage déterminé, un dieu, fils de Vénus, mais aussi une  »personnification d’une notion abstraite et intemporelle ». Ceci aboutit donc, à la représentation d’un personnage Amour, ou de personnages, les Amours, qui signifient tous le thème amoureux de l’oeuvre. Ces derniers sont aussi appelés putti (littéralement,  »petits enfants ») et empruntent l’iconographie du dieu Amour.

Les putti les plus connus sont certainement ceux de la Madone Sixtine de Raphaël : ce sont deux jeunes enfants ailés.

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Madone Sixtine (détail), Raphaël, 1513-1514, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde

Un article (payant) sur la plate-forme Cairn info, est consacré par Bertrand Prévost (Professeur d’Histoire de l’art à l’Université de Bordeaux), à ce sujet, intitulé ‘‘La Danse des Putti », publié dans la Revue Critique, n°68, 2004.

En ce qui concerne la représentation du Dieu Amour, les artistes se sont confrontés à une certaine difficulté :

  »Comment prêter à l’Amour des émotions ou des traits de caractère particuliers, alors qu’il est l’incarnation de la plus puissante des passions ? »

Ainsi, Cupidon apparaîtra dans les tableaux (au sujet  »profane ») où le thème est l’amour, avec sa mère ou d’autres Dieux ; par exemple dans le tableau de Botticelli, Le Printemps 

Le Printemps, Sandro Botticelli, 1482

Le Printemps, Sandro Botticelli, 1482

Ici il est accompagné de sa mère Vénus et des trois Grâces, sur la gauche. Ces dernières, suivantes de la Déesse, sont réputées comme étant les  »éducatrices » d’Amour. L’article Wikipédia consacré à cette oeuvre apporte quelques informations supplémentaires pertinentes sur Cupidon, ainsi que sur l’ensemble du tableau.

 Ceci  nous permet d’aborder le second thème à travers lequel les artistes de la Renaissance ont choisit de représenter le Dieu : l’Education d’Amour.

L'éducation de l'Amour, le Corrège

L’éducation de l’amour, Le Corrège, vers 1525

Ce tableau possède un pendant, qui se trouve au Louvre, Vénus et Cupidon découverts par un satyre, dont la notice est disponible sur le site du Musée, et qui illustre bien la complexité iconographique des tableaux de la Renaissance, dont l’auteur George Brunel dit qu’elle se simplifiera à partir du XVIIème siècle.

Dans un autre tableau fondé sur ce thème, l‘Education de l’Amour par Titien, nous pouvons voir Venus en train de bander les yeux d’Amour. Pour comprendre cette interprétation, l’attribution d’un bandeau à l’Amour dans un certain nombre de représentations, un article sur la plate-forme Persée est disponible, intitulé Le Couple divin ou l’éducation de l’amour dans les masques Jonsoniens, paru en 1987, dans le volume 25 de la Revue de la société d’études anglo-américaines des XVII-XVIII siècles. L’auteur ici, Marie-Claude CANOVA-GREEN (Ancien Professeur de littérature à la Sorbonne-Nouvelle et au Goldsmith College de Londres), aborde différentes problématiques attachées à cette éducation de l’Amour, dans les Arts, chez Titien par exemple, partant de l’interprétation par le dramaturge du XVIIIème siècle Bejamin Jonson.

En effet, il apparaît que les artistes aient donc recours, tout comme leurs contemporains écrivains, à une moralisation du thème mythologique (voir article sur la redécouverte des mythes antiques). Pour George Brunel il s’agit de la dimension  »sacrée » de la représentation de l’Amour dans l’Art. Les tableaux vu précédemment à titre d’exemple de sujets profanes, ne sont pas nécessairement exclut de ce champ de représentation puisque leur portée symbolique est en fait reliée à des dogmes religieux principalement.

Nous pouvons prendre comme exemple un tableau où cette dimension est plus évidente , l’oeuvre de Titien : Amour Sacré et Amour Profane.

Ou encore, Cupidon se plaignant à Vénus, de Lucas Cranach l’Ancien, où l’artiste entend prévenir des risques de la luxure.

Ainsi, les artistes de la Renaissance sont parvenus à remettre au goût du jour le mythe d’Amour, s’inspirant de l’iconographie antique (voir l’article sur Amour dans l’Antiquité) tout en l’incorporant à une tradition moralisante, humaniste et platonicienne ; ils furent tant inspirés par ce thème qu’il nous serait impossible de faire encore une fois une liste exhaustive des oeuvres traitant du sujet.

En revanche, toujours sur le site du Louvre, nous pouvons trouver un certain nombres d’oeuvres, consacrées à Amour, dans les salles consacrées à la peinture italienne.

La redécouverte des mythes antiques à la Renaissance

Le Moyen-Age, dans le cadre de la représentation mythologique peut être considéré comme une période de déclin,puisque l’histoire de ces dieux païens est  mise de côté, au profil de sujets religieux.

C’est à partir du XIVème siècle qu’un certain nombre d’auteurs redécouvrent et reprennent ces textes antiques ; ils parviennent à les remettre au goût du jour en les réinterprétant à travers le prisme des dogmes chrétiens. Ce lien entre culture médiévale et nouvelle lecture des écrits antiques est étudié par Bernard Ribémont (Professeur d’Histoire littéraire médiévale à l’Université d’Orléans) dans son article « l’Ovide moralisée et la tradition encyclopédique médiévale » paru en 2002 dans la revue Cahiers de recherches Médiévales et Humanistes. Ce texte, l’Ovide Moralisée, ainsi que la tradition littéraire qui en naîtra sera une source d’inspiration pour les artistes de la fin du Moyen-Age et de la Renaissance. Un second ouvrage important du genre est à citer, la Généalogie des Dieux païens de Boccace (écrivain italien du XIVème siècle), paru entre 1347 et 1360, dont une traduction française numérisée est disponible sur la plate-forme Gallica de la Bibliothèque Nationale de France.

Ensuite, c’est durant les siècles dit de la « Renaissance », en Italie particulièrement, que cette relecture et redécouverte des textes Antiques est complétée par les dogmes humanistes et  néoplatonistes, ainsi que par un certain nombre de découvertes archéologiques contemporaines. (les deux définitions en liens renvoient au site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)

Un ouvrage d’André Chastel (Historien de l’Art français, spécialiste de la Renaissance italienne) a été consacré à cette thématique de l’Art et de l’Humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique, dont un article résumant les principales thématiques est disponible sur l’Encyclopédia Universalis, publié par Martine VASSELIN (Agrégée de lettres modernes et titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Art des Temps modernes). A noter que les articles de cette plate-forme sont en accès restreint.

Enfin, un dossier est consultable sur le site consacré à l’histoire de l’art, Histoiredelart.net, par Thomas Greiss. Il traite justement ici, du  »nouveau langage » artistique adopté à la Renaissance, abandonnant les  »codes » médiévaux. Est de plus soulignée ici l’importance, dans l’évolution constatée, du contexte social et économique, ainsi que des innovations techniques, durant cette période.

Nous verrons que le mythe d’Amour n’a pas fait exception à la règle, et connu une  »renaissance » artistique importante, à partir des XIVème et XVème siècle. Une nouvelle fois, un article de l’encyclopedie Universalis, en accès restreint, permet d’aborder le traitement de l’Amour dans l’Art depuis la Renaissance, publié par George Brunel ( Agrégé de lettres et conservateur des objets d’art des églises de la Ville de Paris).

De plus, pour résumer tout cela, un document est disponible sur le site de l’académie de Strasbourg, traitant de l’Humanisme et la Renaissance, compte rendu issu d’un stage Capes Interne (2008-2009).

Pour aller plus loin, un article de Daniel Arasse (Historien de l’Art français, spécialiste de la Renaissance et de l’Art italien) étudie l’influence de cette nouvelle perception du monde sur l’art de la Renaissance italienne, à travers la redécouverte et réutilisation des symboles antiques.

 

Amour dans l’Antiquité

Pour commencer, nous pouvons reprendre le texte d’Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges), L’espace d’Eros : représentation textuelle et iconique dans lequel est traitée, en première partie, la représentation d’Eros dans l’antiquité, plus particulièrement chez les Étrusques.

C’est dès le Vème siècle avant J.C. que Eros connaît une représentation fleurissante et abondante dans l’art grec.

Eros

Eros, statuette en terre cuite, entre Ier et IVème siècle

Il est représenté nu, ailé, enfant ou adolescent, conformément aux différentes sources mythologiques.

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Eros, ephèbe volant, env. 200 à 180 av. J.-C.

Il apparaît dans l’art antique, plus particulièrement entre le Vème siècle avant J.C. et le IIIème siècle après J.C., sous forme de reliefs, statuettes ou sculptures. En consultant notre galerie Flickr, dans l’album consacré à la représentation d’Amour dans l’Antiquité, vous pourrez trouver un certain nombre de ces spécimens, représentatifs de la période.

De plus, il est parfois accompagné de sa mère Venus, comme dans cette mosaïque du Ier-IIème siècle après J.C., sous l’apparence d’un petit enfant ailé comme sur cette mosaïque datée du Ier-IIème siècle et conservée au Louvre. 

Ou bien paré des attributs de Vénus, tel que le miroir, en simple référence à sa filiation, comme sur cette statuette en terre cuite de 40 av. J.-C. : Eros portant un miroir ouvertOn peut, de même, le trouver accompagné de son frère Antéros.

Eros et Anteros

Eros et Anteros, entre IIIeme et Ier siècle avant J.C.

Il est possible ensuite de consulter sur le site du Musée Louvre la notice d’un médaillon de 250-200 avant J.C, exposé dans la section des antiquités grecques, romaines et étrusques, qui apporte un certain nombre de précisions concernant la période hellénistique, le sujet représenté, la technique employée et la fonction de cet objet.

Pour finir, les photos des oeuvres présentes au musée du Louvre étant protégées, il est uniquement possible de consulter ces oeuvres sur place ou sur le site du Cartel du Louvre. On peut remarquer, rien qu’à travers cette collection, que le personnage d’Amour, Eros ou Cupidon, fût une source d’inspiration importante pour les artistes grecs, romains et étrusques. En effet, rien qu’au Musée du Louvre, près de 50 objets, très divers, représentent le dieu, seul ou faisant partie d’un groupe. Vous trouverez sur notre Flickr, un album rassemblant des représentations dAmour dans l’Antiquité.

Qui est Amour ?

L’identité d’Amour est fluctuante ; en effet, il est attaché d’une part, selon les légendes les plus anciennes, à la personnalité d’Eros, dieu né du chaos primitif. C’est Hésiode, poète grec du VIIIème siècle avant JC,  qui présente ce dieu primordial dans son ouvrage les Théogonies. Sur ce site consacré à la mythologie , est disponible une traduction du passage dans lequel Hésiode décrit, par le Chaos, la création des premiers Dieux, d’après la traduction de Claude Terreaux (professeur agrégé de lettres classiques), livre paru en septembre 1995 aux Editions Arléa.

Ensuite, un article a été consacré à la figure d’Eros dans les Théogonies par Fabienne Blaise, Professeur en langue et littérature grecques à l’Université Charles deGaulle-Lille 3.

Cependant, la tradition la plus courante assimile Amour au fils de Vénus, déesse de l’Amour et de la Beauté. Il est aussi appelé Cupidon.

Toujours sur le site dédié à la mythologie, cette filiation est expliquée sur la page consacrée à Vénus (ou Aprhrodite, pour les Grecs)

Quoiqu’il en soit, ce Dieu, de par sa symbolique et son rôle au sein de la mythologie, connu une multitude de représentations depuis l’Antiquité. Il serait donc impossible pour nous de faire une liste exhaustive de ces oeuvres.

Un ouvrage général est disponible sur le sujet, dont seuls certains extraits sont disponibles en version numérique sur google books, publié par Eduardo Ramos-Izquierdo (Professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV et membre du Centre de Recherche interdisciplinaires sur les mondes ibériques contemporains) et Angelika Schober (professeur d’histoire des idées et civilisations à l’Université de Limoges) intitulé L’espace de l’Eros : représentations textuelles et iconiques. Leur champ d’étude est cependant élargi à  »l’Espace de l’Eros », qui signifie pour les auteurs, l’espace consacré, dans les écrits et arts visuels, à toute la dimension amoureuse et sexuelle, des Étrusques au Xxeme siècle.

Il apparaît malgré tout que Eros, Amour ou encore Cupidon, quelque soit la source, soit le Dieu dédié par la mythologie antique à l’Amour, et  ses représentations dans l’Art, au fil des siècles, connaissent un certain nombre de similitudes que nous allons tenter de cerner par la suite.

Interprétation et symbolique du mythe

L’histoire d’Amour et Psyché laisse place à de nombreuses interprétations, dans cet article nous essayerons de présenter un panel de liens permettant d’avoir une lecture plus approfondie du mythe.

Le professeur Franklin Nyamsi, agrégé de Philosophie enseignant au Lycée Delamare Deboutteville (Forges les eaux) a écrit sur son blog un article intitulé Psyché ou la naissance de la conscience : interprétation d’un mythe, où il essaye de comprendre la symbolique du mythe d’Amour et Psyché. Dans le sens où Psyché est la personnification de l’âme humaine, les épreuves qu’elle subit représentent celles que doit surmonter l’Homme pour parvenir à la conscience en passant par l’expérience du mal et l’amour du Bien.

Christelle Bahier-Porte, professeur agrégée de Lettres Modernes au lycée Jean Monnet, fait sur le site de la revue Fééries, consacrée au conte merveilleux de langue française, du XVIIe au XIXe siècle, un compte-rendu critique du livre de Véronique Gély (professeur agrégée de Lettres Classiques enseignant à l’Université Paris-Sorbonne) : L’Invention d’un mythe : Psyché – Allégorie et fiction du siècle de Platon au temps de La Fontaine où elle évoque les différents aspects de la symbolique traités par Véronique Gély. On y retrouve encore une fois l’allégorie de l’âme, mais aussi la question de l’union de l’âme et de l’amour divin, un modèle de comportement et la distinction entre « les yeux de l’âme » et les « yeux de chair ».

Dans l’article Le Conte d’Eros et Psyché dans la littérature orale tiré du numéro 75 de la revue Topique (psychanalyse et anthropologie) sur cairn.info (portail de revues en sciences humaines), Anna Angélopoulos, psychanalyste et spécialiste du conte, évoque plus spécifiquement la symbolique du mythe autour du thème du mariage, notamment celui entre une entité divine et une âme humaine.

Marie-Martine Bonavero écrit pour l’Association des Professeurs de Lettres un article sur le conte de Psyché dans les Métamorphoses d’Apulée consacré aux rapprochements et liens entre le mythe, le conte et les autres genres littéraires (épopée, roman…), en mettant le tout en rapport avec la philosophie. C’est notamment dans la troisième partie de son article (III. L’influence de la philosophie) que sont évoqués l’interprétation du sommeil de Psyché, les thèmes de la Beauté, de l’Âme et du Dieu par rapport au mythe.

Pour finir, un article publié en 1894 par la Société d’histoire littéraire de la France dans la Revue d’histoire littéraire de la France, est entièrement consacré à la symbolique de l’épisode de Psyché découvrant Cupidon, et disponible en version numérique sur la plate-forme Gallica de la Bibliothèque Nationale de France.

Les reprises littéraires du mythe d’Amour et Psyché

Au fil des siècles, le mythe d’Eros et Psyché a inspiré de nombreux auteurs (P. Louÿs, La Fontaine,…), poètes, particulièrement du XIXème siècle, (J. Keats, V. De Laprade, W. Morris,…), et a connu des adaptations au théâtre, dont celle de Molière et Corneille.

Une liste des oeuvres littéraires traitant du mythe est disponible sur la page Wikipédia consacrée à Psyché.

Pour finir, voici quelques liens qui permettent d’étudier et de comprendre les différentes adaptations du mythe dans la littérature, sur le modèle de la version d’Apulée :

Toujours sur le site de la Bibliotheca Classica Selecta (site créé par deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain), est disponible une étude comparative entre les écrits d’Apulée et le poème de La Fontaine, par Maud André, professeur au collège du Christ-Roi. Vous pouvez lire le poème en question, presque un roman, Les Amours de Psyché et Cupidon de La Fontaine dans sa version numérisée.

Il existe ensuite un ouvrage d’Henri Lemaître (bibliothécaire et directeur adjoint de l’Institut scientifique des recherches économiques et sociales à partir de 1934), publié en 1939, sur le mythe de Psyché dans la littérature française, des origines à 1890, dans le volume 16 des « Etudes de littérature étrangère et comparée », dont aucune version électronique n’est disponible.

Amour et Psyché, un conte oral

Les différents aspects et leçons du mythe d’Amour et Psyché sont récurrents dans la tradition orale. On retrouve en effet de nombreux contes narrant l’union d’un dieu ou tout autre être surnaturel et d’une femme mortelle. Amour et Pysché n’est autre que l’histoire d’un couple qui s’unit et se sépare pour mieux se retrouver. Pour avoir accédé à l’amour éternel, les deux jeunes mariés doivent faire face aux épreuves du mariage et se montrer méritants.

Sur le portail de revues en sciences humaines et sociales Cairn.info, on trouve un article intitulé Le conte d’Eros et Psyché dans la littérature orale par Anna Angélopoulos, psychanalyste et spécialiste du conte, paru dans le numéro 75 de la revue Topique (psychanalyse et anthropologie) où sont évoqués les différents contes appartenant à cette tradition de l’histoire d’Amour et Psyché. L’auteur démontre au fil des exemples que les grands thèmes et symboliques de ce mythe resurgissent régulièrement dans les contes et récits populaires afin d’en transmettre les leçons et enseignements : les épreuves du mariage, les pérégrinations de l’âme pour atteindre l’immortalité, l’initiation à la sexualité, l’amour face à la mort.

En complément, nous pourrons lire un autre article sur le même site, écrit par Jean Perrot, linguiste français du XXe siècle, pour le numéro 198 de la revue Diogène (février 2002) : Du Papillon, Contes et fables pour les enfants du XVIIe siècle à nos jours où il est question de la figure du papillon, symbole de l’âme humaine et insecte attaché à Psyché. On notera par ailleurs que dans de très nombreuses oeuvres, Amour est représenté avec un papillon ou Psyché elle-même possède des ailes de papillon.

Le Mythe d’Amour et Psyché par Apulée

Le mythe d’Eros et Psyché apparaît, pour la première fois dans la littérature, au sein de l’ouvrage d’Apulée, Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Pour cela, il est utile de présenter le site à partir duquel nous avons réuni les principales sources de cet article : deux professeurs de lettres de l’Université de Louvain (en Belgique) ont créé en 1992 un site, La Bibliotheca Classica Selecta, qui « se veut une introduction aux études classiques, destinée prioritairement aux étudiants de lettres classiques et d’histoire ancienne, accessoirement à tous ceux qui s’intéressent au monde gréco-romain antique et aux civilisations qui l’entourent ». Sont ainsi étudiés ici un certain nombre d’oeuvres et d’auteurs classiques grecs, latins et orientaux.

Le site nous livre tout d’abord un article présentant Apulée, auteur du IIeme siècle après JC, et son ouvrage le plus fameux Les Métamorphoses ou l’âne d’or.

Apulée est qualifié ici de « personnage singulier et attachant, qui avait les yeux grands ouverts et s’intéressait à tout, aux sciences, à la philosophie, à la religion, à la magie aussi ».
En effet, cette dernière est très présente dans son ouvrage puisque c’est ainsi, par magie, que le principal protagoniste des Métamorphoses sera changé en âne. Sous cette forme, il va vivre toute une série d’aventures, mêlant de nombreux personnages et de nombreux récits parallèles, attachés au sujet principal par différents procédés ; rendant l’oeuvre très complexe.

C’est pourquoi, en avril 1997 dans le cadre d’un cours sur les auteurs latins, est présentée par Sandra Mangouby, (Aspirante au Fond National de la Recherche Scientifique, Faculté de Philosophie et Lettres de Louvain) une étude de la structure de l’ouvrage. Elle paraît dans la Folia Electronica Classica , Numéro 2 de juillet-décembre 2001, revue électronique du site.
Plus précisément, le rôle et la place du conte d’Amour et Psyché seront abordés ici ( I – A)).

Ensuite nous pouvons trouver sur ce site la traduction complète, en français, du mythe.

Pour finir sur Apulée, nous vous proposons deux articles abordant des problématiques sous-jacentes au récit des Métamorphoses :

La femme et l’animalité dans les Métamorphoses : Dans ce texte de Géraldine Puccini-Delbey (agrégée de Lettres Classiques et professeur de littérature latine française), publié dans la revue Anthropozoologica (2001, N°33/34) du Museum d’Histoire Naturelle, est abordée la problématique de l’image de la femme, du parallèle sous entendu par Apulée entre animalité et féminité tout au long du récit.
Psyché est assimilée par l’auteur à la femme « humaine », vertueuse par excellence (rationnelle) corrompue par ses soeurs, qui réveillent en elle sa curiosité et la conduisent à sa perte.

Le thème de l’esclavage :
Cet article, écrit par Jacques Annequin, spécialiste de l’Antiquité, paru dans la revue « Dialogue de l’Histoire ancienne », volume 24 en 1998, et en consultation sur la plate-forme Persée, aborde la récurrence du thème de l’esclavage dans l’ouvrage d’Apulée.