Amour aux XVIIe-XVIIIeme siècles

Nous allons uniquement retenir ici, d’après l’article de George Brunel (conservateur des objets d’art des églises de la Ville de Paris), Amour, sur l’Encylopédie Universalis, que durant les siècles qui suivirent la Renaissance, la représentation d’Amour connût une certaine simplification concernant sa portée symbolique.

 »A l’époque des Lumières, la joie et le malheur, l’ivresse sensuelle et l’extase mystique ne s’expriment plus par les détours de langage qui plaisaient aux hommes de la Renaissance et de l’âge classique »

Les artistes de ces XVIIème et XVIIIème siècles s’inspirèrent donc, tout en les simplifiant, des oeuvres de la Renaissance (voir l’article sur le mythe d’Amour dans la peinture renaissante), qui elles-même puisaient leur inspiration dans l’iconographie antique.

François Boucher, par exemple, reprend en 1742 le thème de l’éducation du Dieu.

Un dossier consacré à cet artiste roccoco est disponible sur le site de l’Académie de Strasbourg, écrit par Aurélie Martin-Chrismann et Paul-Henri Clavier (professeurs au Lycée Pasteur de Strasbourg). Il présente un certain nombre de ses oeuvres, dont « l’Education de l’Amour », dans lesquelles, lorsqu’elles ont attrait à un thème mythologique, la présence de Cupidon est récurrente.

Amour apparaît parfois aussi adolescent comme dans le tableau de Bartolomeo Manfredi :

ManfrediMarsCupid

Le Châtiment d’Amour, Bartolomeo Manfredi, 1605 – 1610

Il peut de même être représenté accompagné de son frère et opposé, Anteros ; avec qui il se dispute, enfant, comme dans la sculpture d’Alessandro Algardi (1630), ou par qui il est parfois puni une fois adulte, comme a choisi de le représenter le peintre Sebastiano Ricci en 1706 dans La Punition d’Amour.

Une notice de la première oeuvre, représentant Eros et Anteros se battant enfant  est disponible ( en anglais) sur le site de la Collection Lichtenstein, où il est conservé, et apporte un certain nombre d’informations concernant l’antagonisme de ces deux personnages.

Les groupements de putti sont de même repris par les artistes : à la mode roccoco pour Jean-Honoré Fragonard.

Essaim d'Amours, Fragonard

Essaim d’Amours, Jean-Honoré Fragonard, 1766

‘Belle omelette… fricassée d’anges » Denis Diderot, Critique du Salon de 1767

Pour finir, le peintre Eustache Le Sueur, en 1646-1647, peint un cycle sur l’histoire d’Amour, pour l’hôtel Lambert à Paris, maintenant conservé au Louvre et consultable sur le site du Musée.

‘l’un des cycles les plus complets racontant l’histoire de l’Amour » Georges Brunel.

Ainsi, le personnage du Dieu de l’Amour semble, durant ces siècles se prêter parfaitement, à la fois à la violence et l’agitation baroque, lorsqu’il incarne la passion amoureuse ; ainsi qu’à la douceur et la mièvrerie des oeuvres roccoco.