Pour compléter le cycle consacré à la représentation »explicite » du mythe d’Amour et Psyché, William-Adolphe Bouguereau a choisi de représenter l’épisode du baiser de l’Amour.
Il apparaît cependant qu’il en ai fait sa propre interprétation en représentant les deux protagonistes non pas adultes, conformément à la tradition littéraire, mais enfants. S’inscrivant de même en faux par rapport à la tradition iconographique de l’épisode, dont nous pouvons donner un exemple : il s’agit de la sculpture d’Antonio Canova (1800), conservée au Louvre et que nous avons déjà évoquée dans un article consacré à l’Amour dans ce musée, ainsi que dans l’article consacré à la représentation traditionnelle du mythe.
Comment peut donc s’expliquer cette interprétation de Bouguereau ?
Il est possible d’y voir une référence à l’interprétation donnée par les peintres Italiens dans la représentation de l’Amour. Vous retrouverez ce thème traité dans l’article consacré à la représentation d’Amour à la Renaissance.
Ensuite, ce mythe est signifié dans deux oeuvres représentant Cupidon accompagné d’un papillon : Cupidon et le papillon de 1888 et le Captif de 1891.
En effet, le papillon représente Psyché et notre article consacré à la symbolique du mythe, ainsi que celui consacré à la représentation de Psyché permettront sûrement d’éclaircir ce point.
Enfin, cette représentation par Bouguereau n’est pas inédite, il est possible de mettre en parallèle ces tableaux avec une oeuvre dont nous avons déjà discuté dans l’article consacré à l’Amour au Louvre : L’Amour, Antoine-Denis Chaudet.
Bouguereau s’inscrit donc là aussi (comme pour les oeuvres traitant de l‘Ascension vers l’Olympe), dans une certaine tradition iconographique, de la représentation d’Amour et Psyché.